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Pourquoi cette campagne ?

Face aux crises écologiques, il est urgent d'obtenir des engagements précis de la part des candidats à l’élection présidentielle. D'ici au second tour de l'élection, nous vous proposons d’envoyer les cartes-pétitions ci-jointes aux deux derniers candidats en lice. Vingt questions leur sont posées. Vous pourrez retrouver les réponses apportées par les candidats sur le site www.jevotepourlaplanete.fr ainsi que l'analyse et des commentaires réalisés par des experts associatifs. En fonction des réponses, un carton vert/jaune/rouge sera décerné aux candidats.

Alors que l’élection présidentielle de 2007 avait été l’occasion d’aborder largement les questions écologiques, force est désormais de constater que le cru 2012 ne restera pas dans les annales. La vague verte est en passe de se briser sur le conservatisme d’une classe politique, qui dans sa grande majorité, reste pétrifiée à l’idée d’intégrer la donne écologique au coeur des politiques publiques.

L’élection présidentielle se résume ainsi à une course d'obstacles où les prétendants font assaut de formules chocs en multipliant les polémiques stériles afin de saturer l’agenda médiatique. Le choc des mots, la violence des propos et la vacuité des idées prennent ainsi le pas sur les débats de fond. Mais quand l’essentiel laisse la place au superficiel, l’édifice démocratie se lézarde.

L’écologie, qui est une école de la complexité et réclame une analyse cohérente, fait les frais de ce réductionnisme démocratique. Avec une gourmandise non feinte, bon nombre de commentateurs qui n’ont eu de cesse de se pâmer devant la mise en scène « grenellienne » sont désormais les premiers à annoncer la disparition de l'écologie des radars médiatiques.

En tant qu’écologistes, devons-nous nous réjouir de ce décès médiatique ? Faut-il en déduire que les crises écologiques seraient solubles dans les vaines polémiques politiciennes ? Peut-on croire que l’opération de verdissement écologique, autrement appelée « Grenelle de l’environnement » aurait eu raison tout à la fois des écologistes et des crises écologiques ?

Si nous ne pouvons que constater avec amertume le peu d’échos rencontrés par les idées écologiques dans cette campagne, cette absence n’est pas liée à la résolution des crises qui n’ont malheureusement pas été dissoutes d’un coup de baguette verte.

Tous les signaux sont au rouge !

Les écosystèmes se meurent. Le climat se modifie à un rythme jamais constaté. La fin du pétrole à bas prix annonce une crise sociale sans précédent. Un an après la catastrophe de Fukushima, le nucléaire fait désormais parti du passé sauf en France où il représenterait pour certains une solution d’avenir ! Les gaz et huiles de schiste sont en passe d'être exploités sous couvert de recherche scientifique. La part du fret ferroviaire ne cesse de chuter, les énergies renouvelables aussi ! 

Notre pays peine à atteindre un bien modeste 4 % de la surface agricole dédiée à l’agriculture biologique, alors que l’objectif n’était pourtant que de 6 % en 2012. Le plan Ecophytho 2018 nous impose de baisser de 50 % la quantité de pesticides utilisés.

Entre 2008 et 2010, la France a augmenté le recours à ces produits toxiques de 2,6 % ! En matière de fiscalité, la contribution climat-énergie a été reportée à un bien hypothétique accord européen, la taxe poids-lourds est également repoussée à des lendemains qui chantent faux, la taxe sur les produits jetables abandonnée, la TVA « sociale » s’est imposée en occultant tout l’intérêt qu’il y aurait pourtant à défendre, a contrario, un taux de TVA réduit frappant les produits écologiques… afin que la qualité ne soit plus réservée à celles et ceux qui en ont les moyens. Quant aux Grenelles des Ondes, de la Mer ou de l’Affichage, ils furent de pâles déclinaisons sans lendemain permettant par exemple de légaliser les publicités géantes et les écrans numériques de grands formats.

« Notre maison brûle » disait Jacques Chirac en 2002. Comme en écho, son successeur à l’Elysée semble avoir voulu lui répondre que « l’environnement, ça commence à bien faire ». La langue de bois verte et le double langage irriguent les discours d’une grande majorité de nos responsables politiques et deviennent une seconde nature de la classe politique hexagonale. Entre eau tiède et renoncements pleinement assumés, l’écologie est la grande oubliée de cette campagne.

Jamais les crises écologiques n’ont été aussi prononcées. Jamais les principaux candidats à l’élection présidentielle n’ont fait montre de si peu d’intérêt pour ces enjeux. Une grande partie de la classe politique française semble faire ainsi sienne la formule du président du conseil Henri Queuille selon laquelle « il n’est pas de problème que le temps et l’absence de solution ne contribue à résoudre ».

L’écologie ne peut faire l’objet d’une action les seules années paires

La gueule de bois verte sera à la hauteur de notre déni. Plus nous tardons à nous saisir des questions écologiques, moins nous aurons de latitude pour gérer politiquement les conséquences de ces crises irréversibles. La protection de l’environnement réclame ténacité, cohérence et engagement sur la durée.

Alors que ce quinquennat aura débuté avec le Grenelle de l’environnement et se termine sans ministre de l’écologie en titre (ce qui est une première depuis lacréation du ministère de l’environnement en 1971), notre avenir à toutes et tous se joue ici et maintenant. 

Nous appelons les deux « finalistes » à la responsabilité.

Deux semaines, c’est le temps nous séparant du second tour de l'élection présidentielle. Période courte et longue. Longue si les candidats poursuivent leur piètre spectacle d’une campagne se résumant à des formules conçues comme des « tweets » là où les Français attendent une vision de l’avenir et sont prêts à écouter et participer. Courte si ces candidat-es acceptent enfin de faire sens et politique.

D'ici au 6 mai prochain, Agir pour l'Environnement vous propose d'agir avant d'élire. Faites pression sur les deux derniers candidats en lice en leur envoyant les cartes-pétitions ci jointes.

Agir Pour l'Environnement - 2 rue du Nord - 75018 Paris - Tel : 01.40.31.02.37