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Nouvel aéroport : il est temps d'atterrir !

Voilà 45 ans que le projet d'aéroport de Notre-Dame -des-Landes a été imaginé. Après l'organisation d'un débat cosmétique, l’État français a déclaré l'ouvrage d'intérêt public et concédé l'infrastructure à la multinationale Vinci. Ce projet, qui n'a pas encore vu le jour grâce à la détermination sans faille des opposants locaux, incarne à merveille la cécité de certains élus locaux, confondant trop souvent « gestion durable d'un territoire » et « inauguration d'infrastructures ». L'infrastructure aurait pour conséquence directe de détruire plus de 2000 hectares de terres agricoles bocagères d'une biodiversité remarquable, espace où cohabitent agriculture respectueuse de l'environnement, préservation du paysage naturel et zones d'intérêt patrimonial. Cet aéroport est censé remplacer l'actuel aéroport de Nantes jugé trop petit pour accueillir les millions de passagers supplémentaires qui n'existent que sur le papier et dans des scénarios totalement surdimensionnés. Ces scénarios font bien évidemment totalement abstraction des projets de lignes ferroviaires grande vitesse, du renchérissement du coût des matières pétrolières et du nécessaire combat contre le dérèglement climatique. En 2009, le secteur aéroportuaire a vu le nombre de passagers chuter de plus de 4 %, démontrant par l'absurde que les prévisions n'engagent que celles et ceux qui y croient. Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes semble donc aberrant autant d'un point de vue environnemental qu'économique et son utilité peut légitiment poser question.

Autoroutes : une voie sans issue !

Au cours de l'été 2010, un Schéma national des infrastructures de transport (SNIT) a été présenté avec au sommaire 19 projets autoroutiers, représentant 879 kilomètres de voies nouvelles, soit une augmentation linéaire du réseau existant de plus de 8 % ! Sous couvert d'intérêt local, de congestion ou de problèmes de sécurité, l’État a donc relancé un vaste programme autoroutier. Ces projets d'autoroutes sont en contradiction totale avec les contraintes climatiques actuelles. L'A831, prévue entre Rochefort et Fontenay-le-Compte, coûterait 890 millions d'euros, dont 45 % minimum proviendrait de fonds publics. Ce projet détruirait non seulement plus de 2000 hectares de terres mais aussi une bonne partie des Marais de Rochefort et Poitevin pour, au final, faire « gagner » à peine 21 km sur la liaison Nantes-Bordeaux. Les intoxiqués du bitume alliés aux « pétrooliques » anonymes ne doivent plus pouvoir considérer les biens communs comme quantité négligeable. L’État doit revoir en profondeur le SNIT et remettre en cause les projets autoroutiers inscrits dans ce document..

Ligne LGV : rien ne sert de courir...

Faisant suite au Grenelle de l’environnement, deux mille kilomètres de nouvelles lignes à grande vitesse sont planifiés sur le territoire français. Or, en matière de mobilité, le quantitatif, même à très grande vitesse, ne saurait tenir lieu de stratégie. Auréolé d’une image écologique, les TGV ont pour conséquence directe d’assécher les investissements disponibles pour maintenir à un niveau acceptable les lignes régionales existantes. Dans les faits, ces nouvelles LGV, conçues comme des autoroutes ferroviaires, engendrent les mêmes effets, à savoir une fragmentation des milieux écologiques, un renchérissement notable du prix des déplacements, un aménagement du territoire déséquilibré qui fait la part belle aux grands pôles urbains, une mobilité énergivore ainsi qu’une privatisation larvée du réseau ferroviaire. Même si certains projets peuvent se justifier, il y a lieu de « prendre le temps d’aller vite ». La concertation avec les riverains de ces nouvelles lignes ainsi qu’une évaluation sérieuse et contradictoire des effets socio-écologiques directs et indirects doivent être systématiques avant toutes décisions définitives.

Ligne à Très Haute Tension : Y-a de la friture sur la ligne...

Les 47 327 kilomètres de lignes Haute et Très Haute Tension (THT) sont des lignes électriques qui permettent d'alimenter le réseau national d'électricité depuis les centrales nucléaires, ce qui n'est pas sans risques, aussi bien sur l'environnement que sur la santé : destruction des paysages, impact sur l'avifaune et sur les élevages ou encore augmentation du risque de développer certains types de cancers pour les personnes vivant proximité de ces lignes THT. Dix pour cent du territoire français se situent moins de 500 mètres d'une ligne THT. De plus en plus de citoyens s'inquiètent ouvertement des effets sanitaires de ce type d'ouvrage et se battent pour dénoncer l'inutilité de créer de nouvelles lignes. La France concentre la moitié des lignes THT européennes sur son territoire, du fait de l'extrême centralisation des moyens de production électronucléaire. Avec la construction du futur réacteur EPR de Flamanville dans la Manche, c'est un nouveau projet de ligne 400 000 volts qui pourrait voir le jour : la ligne Maine-Cotentin. Au lieu de continuer de détruire l'environnement et la santé des riverains et des animaux, l'Etat ferait mieux d'entamer une  décentralisation du  réseau électrique français en privilégiant les petites unités de production, proche d'une citoyen, tout la fois consommateur et producteur de son électricité.

L'EPReuve de force ?

La France concentre sur son territoire un sixième des réacteurs actuellement en fonctionnement dans le monde ! Sur 435 réacteurs en activité avant la énième catastrophe « impossible » de Fukushima, plus de 80 ont fait l'objet, implicitement (comme au Japon) ou explicitement (comme en Allemagne, en Suisse, en Italie et en Belgique) d'une décision de fermeture. Le nucléaire ne représente plus que 2,6 % de l'énergie finale consommée dans le monde. Cette technologie est donc clairement en voie de disparition... sauf pour la France qui œuvre, contre vents et marées, à la relance du nucléaire ! Bien que la France soit dans une situation de surproduction électrique chronique, notre pays poursuit son cavalier seul en construisant un EPR, nouveau réacteur « révolutionnaire » dont l'objet est avant tout de servir de vitrine commerciale à l'exportation. Jugé plus « sûr » (sans pour autant résister à un éventuel crash d'avion de ligne), l'EPR démontre surtout que les 58 réacteurs encore en activité seraient donc « moins sûrs »... Au regard des conséquences irréversibles d'une éventuelle catastrophe, ceci est tout bonnement inacceptable. Le coût de l'EPR est passé de moins de 3 milliards d'euros à plus de 5 milliards. Et sa construction connaît raté sur raté. Entre 2008 et 2009, seuls deux pays européens (la France et la Finlande) ont vu la part des énergies renouvelables baissée dans leur mix énergétique. Ces deux pays sont également les deux seuls États à avoir engagé des travaux en vue de construire un EPR... Coûteux et dangereux, la France doit abandonner définitivement la construction de ce réacteur.

Agir Pour l'Environnement - 2 rue du Nord - 75018 Paris - Tel : 01.40.31.02.37