Le PV... à l'amende ?

Solaire, les professionnels rient jaunes : Stop au moratoire sur le solaire

D’ici à 2020, notre pays doit produire 23% de son énergie à partir de sources d’énergie d’origine renouvelable. Pour ce qui est de l’électricité en particulier, la France prévoit d’atteindre 27% d’énergies renouvelables. Ceci passe par l’installation de 25.000 MW d’éolien dont 6.000 MW en mer et 19.000 MW à terre (soit l’équivalent d’une quinzaine de centrales nucléaires EPR...). La France s’est également engagée à installer 5.400 MW de solaire photovoltaïque. Au rythme actuel et bien que nos objectifs ne soient pas extrêmement ambitieux au regard des exemples allemands, espagnols ou danois, la France ne les atteindra pas ! En 2010, la France n’a installé que 1.100 MW d’éolien pour atteindre péniblement les 5.600 MW. Concernant le photovoltaïque, notre pays a atteint les 800 MW.

Mais l’échec qui semble déjà se dessiner n’est jamais assez prononcé pour certains lobbyistes très présents au sein du ministère de l’industrie. À trois reprises en moins d’un an, sous couvert de mettre un terme à la « bulle spéculative », le gouvernement a revu unilatéralement les tarifs d’achat de l’électricité. Or, la réalité de cette « bulle » est largement sujette à caution et semble avoir été créée de toute pièce pour les besoins de la cause !

Pire, le gouvernement a justifié ces mesures en indiquant que le développement des énergies renouvelables pesait sur la facture électrique payée par le consommateur. Un peu facilement, EDF a ainsi pu justifier les hausses de ses factures en raison du développement des énergies renouvelables. Ceci relève du plus parfait mensonge ! Le coût du développement du solaire photovoltaïque n’excédait pas 3 euros par an et par foyer en 2010, soit 0,75% du montant d’une facture ! Par contre, dans les années à venir, EDF va devoir mobiliser 35 milliards d’euros pour assurer la maintenance des centrales nucléaires vieillissantes. Somme à laquelle il faut ajouter le développement irraisonné de deux EPR à Flamanville et Penly (10 milliards !), la « gestion » des déchets radioactifs ainsi que le démantèlement en fin de vie des centrales dont le coût a été délibérément minoré !

À la lecture de ces montants abyssaux, les 126 millions d’euros mobilisés en soutien au solaire photovoltaïque semblent bien dérisoires ! C’est pourtant cette somme que l’État souhaite économiser avec l’ambition cachée de contenir l’émergence d’une filière qui pourrait bien faire de l’ombre aux projets de centrales nucléaires et gaz qui se multiplient.

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