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Alors que tout plaide en faveur d’un rééquilibrage de la fiscalité sur le diesel afin de réduire la part de ce carburant cancérigène, le ministère du redressement productif a une nouvelle fois exclu une telle hausse au nom d’une vision étriquée de la fiscalité.

Point de vue de Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement

L’Organisation Mondiale de la Santé a classé le diesel parmi les substances cancérigènes certains. Toute inaction en la matière est profondément scandaleuse, d’autant qu’un grand nombre d’agglomérations subissent actuellement une longue période de pollutions aux microparticules.

Après avoir soutenu ce mode de carburant, faisant de la France le paradis du diesel et un enfer pour ses citoyens, le ministre du redressement productif semble opposer l’économie à la santé, présupposant qu’aucune transition énergétique ne pourrait tout à la fois répondre à la crise sociale que traverse l’industrie automobile et à la crise sanitaire que subissent plus de 12 millions de Français.

Pendant que les membres du Gouvernement polémiquent sur l’hypothèse d’un rééquilibrage de la fiscalité sur le diesel, une personne voit sa vie écourtée toutes les douze minutes à cause des microparticules. L’inaction est, en la matière, coupable ; criminelle ! La responsabilité pénale des décideurs doit clairement être identifiée.

En dix ans, la fiscalité sur les carburants doit être progressivement revue afin de dégager les ressources nécessaires permettant de financer la nécessaire mutation de l’industrie automobile.

Il en va de l’intérêt même des constructeurs automobiles qui, pour avoir mis tous leurs œufs dans le même panier, risque de subir durablement une crise de confiance des consommateurs. Nombre de pays font déjà le choix d’encadrer sévèrement la vente de véhicules diesels.

Il est grand temps que le ministre du redressement productif cesse de prendre systématiquement la tête de tous les conservatismes et incite enfin les industriels à se tourner vers l’avenir.

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