L’urgence écologique ne peut nous conduire au
défaitisme. Monde en sursis, nous pouvons le changer modestement mais avec
ténacité, avec appréhension mais également avec la joie de celles et ceux qui
créent, vivent et renoncent à subir le cours des choses.
Le constat est sans
appel : notre planète va mal, le climat se dérègle, les écosystèmes
s’effondrent. Nous courrons à notre perte si nous ne renonçons pas à ce modèle «
destructiviste » qui s’affranchit ouvertement des limites
écologiques.
Face à cette accumulation de menaces, certains seront tentés
par le confort de la politique de l’autruche, d’autres par la volonté d’en
profiter jusqu’à la lie avant qu’il ne soit trop tard. Le "mal de terre" sera à
la hauteur de cette orgie consumériste !
A contrario, nous avons choisi
de regarder en face ce monde incertain où tout est encore possible : le pire ou
le meilleur. Comme le veut la formule consacrée, "au pessimisme de la situation,
nous lui préférons l’optimisme de la volonté". Car pour nous, pour nos enfants,
pour celles et ceux qui n’ont pas les moyens d’agir et qui subiront le
déterminisme écologique, nous avons le devoir de nous mettre en mouvement pour
échapper à ce sinistre destin et lui préférer un avenir à construire.
Par
centaines, par milliers, des alternatives locales naissent. Cette éclosion
soudaine est la preuve vivante que d’autres mondes sont nécessaires et possibles
; que d’autres modèles que la compétition à outrance et la morgue d’une
oligarchie repue de « trop plein de vide » peuvent voir le jour ; qu’in fine, la
résignation ne sera jamais de ce monde !
Cette transition citoyenne,
vivifiante et créative, nous redonne espoir. En ayant trait à l’alimentation, au
foncier agricole, à l’énergie, à l’épargne solidaire, à notre façon d’être
ensemble, elle redonne du sens à l’action politique, trop longtemps monopolisée
par quelques structures vieillissantes.
Tout l’enjeu réside désormais
dans notre aptitude à tourner définitivement la page des recettes toutes faites
influencées par ce prêchiprêcha néolibéral indigeste qui nous pourrit la vie
depuis quatre décennies.
L’urgence écologique ne peut nous conduire au
défaitisme. Monde en sursis, nous pouvons le changer modestement mais avec
ténacité, avec appréhension mais également avec la joie de celles et ceux qui
créent, vivent et renoncent à subir le cours des choses. Nous quittons un monde
en sursis pour embrasser, ici et maintenant, une nouvelle utopie concrète faite
de diversité, de respect et de fraternité.
Modestement, pierre après
pierre, à titre personnel mais aussi au travers de nos engagements collectifs,
nous agissons pour éveiller les consciences ; avec le sourire mais sans renoncer
à l’esprit de lutte qui doit présider au changement que nous appelons de nos
vœux !
Le 27 septembre prochain, les acteurs de la transition organisent
une journée de la transition. Plusieurs dizaines d'actions sont d'ores et déjà
planifiées en France. Pour connaître l'évènement organisé près de chez vous,
vous pouvez consulter le site
www.moicitoyen.orgTribune de
Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement