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Même si une hirondelle ne fait pas le printemps (à fortiori en automne...), il semble que le ballon d'essai envoyé par médias interposés sur l'allongement de la durée de vie des centrales nucléaires ait quelque peu fait « pshit ».

Le Conseil de politique nucléaire prévu le 15 novembre n'a pas eu lieu et le ministre de l'Ecologie ne cesse de clamer haut et fort que la décision n'est pas arrêtée. Même si le conditionnel reste de mise, il semble que le gouvernement ne soit pas prêt à engager un nouveau bras de fer avec les écologistes et préfère attendre l'année prochaine et l'adoption de la loi sur la transition énergétique pour « arrêter » sa position... A défaut d' « arrêter » le nucléaire ?

Parce que nous ne sommes jamais trop prudent, il en va de notre responsabilité de ne pas crier « victoire » trop tôt. Mais l'opposition déterminée des écologistes, les quelques 6500 cartes-pétitions envoyés au Chef de l'Etat en moins de dix jours ont vraisemblablement incité le président de la République à la prudence et ne pas se précipiter une fois encore dans les serres radioactives d'EDF.

L'opérateur historique a jusqu'à la mi-février pour prendre une « décision » comptable en amortissant sur 50 ans (au lieu de 40 actuellement) les 58 réacteurs nucléaires; jeu d'écritures permettant à EDF de gonfler artificiellement sa valorisation boursière... Il en va ainsi de ce monde merveilleux de la démocratie nucléaire. EDF peut comptablement décider de prolonger ses réacteurs sans que l'Etat (actionnaire à hauteur de 85%) ne puisse s'y opposer...

Mais quoi qu'EDF décide, nous ne devons pas baisser la garde. Ne pas prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires ne signifie aucunement une sortie prochaine du nucléaire. La menace reste donc entière. Notre détermination aussi !

A Bure contre l'enfouissement des déchets nucléaires, à Flamanville contre le nouveau réacteur EPR, à Fessenheim pour la fermeture des deux réacteurs, comme partout en France, notre mobilisation ne doit pas faiblir.

En tant que consommateur, épargnant ou militant, vous pouvez :

•     choisir Enercoop comme fournisseur d'électricité verte,
•     mobiliser votre épargne en soutenant Energies Partagées,
•     lire l'excellente documentation publiée par l'association Global Chance
•     ou encore adhérer à l'association NégaWatt, auteur d'un scénario de référence.

Il existe mille et une façons de s'opposer au nucléaire.

Merci à toutes celles et ceux qui ont participé, en un temps record, à la campagne « Refusons l'allongement de la durée de vie des centrales nucléaires » initée par Agir pour l'Environnement.

Restons vigilent. Restons mobiliser pour un monde sans nucléaire.

Stéphen Kerckhove - Délégué général d'Agir pour l'Environnement.