• Energie
• Transports
• Institutions

Il est grand temps de prendre en compte l'épuisement des ressources pétrolières et donc anticiper le renchérissement d'une matière, rare, précieuse et logiquement de plus en plus coûteuse. La TIPP flottante permettrait de fixer une augmentation régulière tenant compte de cette raréfaction, en limitant, autant que faire se peut, des hausses trop brutales. Mais parallèlement à cette mesure d'ordre fiscale, il est grand temps de préparer l'avenir en offrant des alternatives en matière de mobilité moins gourmandes en énergie.

Point de vue de Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement

Avec la hausse régulière du prix des carburants, le candidat socialiste à l'élection présidentielle propose le blocage du prix des carburants et la mise en œuvre d’une TIPP flottante permettant de mieux contrôler l'augmentation inéluctable du coût des matières pétrolières.

A rebours, nous ne pouvons que constater l'absence totale de vision écologique de l'actuel chef de l'Etat, qui, en moins d'une semaine, aura réussi le tour de force d'autoriser pas moins de deux nouvelles autoroutes, le contournement ouest de Strasbourg et l'A45 entre Lyon et Saint Etienne. Pire, ces deux autorisations ne sont qu'une mise en bouche puisque le Schéma national des infrastructures de transport qui fait l'objet actuellement d'une analyse au Conseil économique, social et environnemental a prévu d'inscrire pas moins d'une dizaine de projets autoroutiers et un projet d'aéroport à Notre-Dame des Landes.

 Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, autorisation a été donnée aux routiers d'utiliser des camions de 44 tonnes tout en repoussant la mise en œuvre de la taxe dite poids lourds et de la contribution climat énergie. Le résultat est immédiat : la part du fret ferroviaire a baissé tendanciellement et significativement depuis 2007 !

 A la veille d'un monde de rareté des ressources pétrolières, le Chef de l'Etat fait preuve d'une cécité écologique incroyable. Préparer l'avenir passe nécessairement par la promotion de moyens alternatifs de mobilité et non pas l'accumulation de nouvelles infrastructures routières, autoroutières et aéroportuaires.

Sans résorber les causes de la crise énergétique qui ne fera que s'amplifier dans les mois et années qui viennent, il est évident qu'une TIPP flottante n'aura que peu d'effet. Priorité doit être donnée à l'offre de transports alternatifs moins gourmands en carburant. A défaut, nous nous condamnons à creuser les déficits publics et ce en pure perte.