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Journaliste environnement à Libération, "Bridget Kyoto" réfléchit depuis longtemps à une manière efficace d'alerter le grand public sur la catastrophe écologique en cours. Alors, un jour, Bridget Kyoto s'est dit que, puisque le journalisme ne suffisait pas, elle passerait par la dérision. Elle a inventé Bridget Kyoto et tourné ses premières vidéos.

Bridget Kyoto opte pour la dérision pour alerter le grand public sur l'état de notre planète. Vous n'avez pas peur de blesser quelqu'un avec les "éclats" de rire ?

Réponse de Bridget Kyoto : Blesser quelqu'un ? Vous êtes sérieux ? Je ris justement des blessures qu'on nous fait ! A nous ! Je ris pour avertir le grand public des blessures qu'on va subir... que nos enfants vont subir. Si je fais un peu mal, je me contente de piquer... pour soigner. Je ne suis qu'une sorte de seringue, finalement ; malheureusement, je ne contiens aucun vaccin. J'aimerais bien. Je n'ai que la vérité à offrir.

Comment peut-on faire rire sans dire de gros mots comme Areva, Vinci, EDF ou Monsanto ?

Réponse de Bridget Kyoto : Très modestement, c'est un jeu d'enfant. Le rire sert à ne pas pleurer alors avec eux, c'est facile. Et il n'y a rien à ajouter à leur mercantile vulgarité, donc : surtout pas de gros mots. C'est de l'humour noir, très noir. Certains me le reprochent mais ce n'est pas moi qui suis noire : c'est la réalité. Chaque éclat de rire est une petite victoire sur eux. Il nous donne de la force. Les éléphants craignent les souris, les dictateurs dans leur genre, les clowns.

Claude Allègre, le célèbre clown "scientifique" nous a déjà habitués à rire du dérèglement climatique, du nucléaire, des OGM, de l'amiante... Vous n'êtes pas membre de l'Académie des sciences. Vous pensez être à la hauteur ?

Réponse de Bridget Kyoto : Je ne connais pas ce type. Vous devriez l'oublier aussi. Son pire ennemi, ce n'est pas la vérité (elle ne lui fait rien), c'est le silence, alors chut : ignorons-le... disparaissons-le !