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La campagne Autoroutes : l'impasse climatique, éditée à 25000 exemplaires, a été initiée par Agir pour l'Environnement afin de faire pression sur le ministre de la transition écologique et la ministre déléguée en charge des transports, afin d'obtenir un abandon des projets autoroutiers. Cette campagne a débuté le 1er mars 2018 et devrait se clore le 31 décembre 2018.

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Trois questions @ Rouez Environnement qui lutte contre un projet minier

29/07/2013

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Arnaud  Montebourg  a octroyé  le 17 juin 2013 le premier permis de recherche minière en  France depuis 30 ans. Le périmètre concerné englobe notamment  la commune de Rouez sur laquelle une ancienne mine d’or et d’argent avait été exploitée par Elf puis Total il y a une vingtaine d’années, laissant derrière elle un territoire fortement pollué. Quelle est la situation aujourd’hui ?

Lors de l'étude d'impact de cette première exploitation il était écrit noir sur blanc que le site serait rendu en tant que terre cultivable à l'issue des extractions. Les anciens exploitants ont abandonné à la hâte et à moindres frais la mine à ciel ouvert quand ils ont vu que le rendement était inférieur aux promesses du prospecteur (la phase d'exploration promettait le double de ce qui a réellement été extrait !).

Pour  préserver une marge déjà ridicule, la commune de Rouez se retrouve aujourd'hui avec un désert de 27 hectares et une poubelle de 300 000 M3 de terre stérile enfermés dans une membrane plastique dissimulée par une jolie pelouse que Total est supposé surveiller. En off, les membres du gouvernement, la préfecture et les élus locaux nous disent tous qu'il n'y a aucune chance de nettoyer le site car ce serait déplacer le problème ailleurs, vers d'autres citoyens qui ne manqueront pas de s'y opposer. Evidemment, qui voudrait récupérer cet amas enrichi au cyanure, mercure et autres métaux lourds ? Les générations futures devront donc vivre avec ce tas et prier qu'un ragondin ne vienne pas percer l'enveloppe protectrice. Malgré  un panneau rappelant le danger du site, nous ne croyons pas à la collaboration éternelle des rongeurs.

La pollution engendrée par cette précédente mine a-t-elle contribué à la mobilisation de la population sur Rouez et dans les communes environnantes ? Quelles actions avez-vous menées dans ce cadre ?

Notre association compte 150 membres depuis les premiers jours. Les 2/3 des adhérents sont de Rouez (pour 300 foyers sur la commune). Cette forte mobilisation montre bien que l'ingérence de la première exploitation a marqué les esprits. La faible mobilisation des 16 autres communes montre que nous devons raconter notre histoire, afficher sur la place publique le décalage qu'il y a eu entre les promesses des exploitants et la réalité du terrain. Depuis des années, la DREAL (police de l'eau) et Total affirmaient que le site était sous surveillance et la pollution contenue à l'intérieur de la zone grillagée. Rouez Environnement a démontré le contraire en faisant procéder à des analyses d'eau sur le domaine public aux abords du site. Elles ont révélé une eau acide et non conforme aux normes officielles de rejet en milieu naturel (en particulier les métaux). Conclusion : 20 ans après rien n'est sous contrôle et Rouez environnement rappelle qu'il ne faut pas dormir braves gens !

Nous avons organisé 2 réunions  publiques, qui ont compté jusqu'à 350 personnes, pour répondre aux questions et surtout pour trier les vrais et les fausses promesses de l'industrie minière, preuves à l'appui puisque nous avons la malchance d'avoir une mine, avec son lot de documents d'époque, qui pollue encore 20 ans après sa fermeture définitive !

Au-delà de la lutte environnementale et sanitaire, comment se positionne Rouez Environnement face aux arguments développés par Arnaud Montebourg et la société Variscan Mines, à savoir des créations d’emploi pour les riverains ?

Il est amusant de comparer les arguments de la première exploitation avec ceux de Variscan. Celle-ci a promis, lors d'une présentation au conseil municipal de Rouez, jusqu'à 150 emplois directs ! "150" pouvait-on lire sur le document de  projet des années 80 alors qu'on comptait 32 salariés au plus fort de l'activité, soit 5 fois moins (ceux issus de la commune pouvaient se compter sur les doigts d'une main).

Ce chantage à l'emploi est d'autant plus facile à faire que le prospecteur n'est pas l'exploitant. Tout le monde semble oublier que Variscan va uniquement étudier et vendre un potentiel au plus offrant. A ce propos, la tentation sera grande de pousser des chiffres optimistes puisqu'ils seront vendus sans garantie (voir plus haut). On voit bien que dans ce cas, plus que tout autre, les promesses n'engageront que celles et ceux qui les écouteront. Enfin, Variscan promet, toujours à la place du future exploitant inconnu, que la mine sera  "visuellement"  propre  puisque  entièrement souterraine. Il y a contradiction, car cette solution exige bien moins de salariés, le plus souvent   étrangers, expérimentés et très pointus pour piloter les machines complexes, tout en étant plus coûteux que la solution à ciel ouvert.

A  la  lecture  de l'histoire on ne voit aucune raison d'éviter le bis repetita puisque les affirmations se ressemblent.

Je voudrai ajouter que la mine "visuellement propre" doit appeler à la plus grande prudence car cela veut simplement dire que les déchets et la terre contaminée seront laissés en sous-sol. Le fait de ne pas remonter ni voir les résidus n'enlève rien au risque de polluer les eaux  souterraines,  au contraire -en l'absence de carte hydrographique précise du territoire- c'est un peu comme si on jouait à la roulette russe en pointant l'arme sur nos enfants ou petits-enfants, dans son effet le plus retardateur.

http://www.rouez-environnement.org/

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