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Si les perturbateurs endocriniens ont des effets néfastes sur la santé humaine, ils en ont également sur la biodiversité, étant donné que nous les retrouvons dans notre environnement, notamment dans la quasi totalité des milieux aquatiques (via les effluents de stations d'épuration, les eaux usées industrielles, les dispersions de pesticides agricoles etc.).
Ces produits chimiques induisent chez la faune des effets sur le développement, la métamorphose (hermaphrodisme chez les amphibiens), la croissance, la reproduction, le sex-ratio, l’immunologie et favorisent certaines pathologies (telles que des tumeurs cancéreuses). Ils favorisent également les troubles neurocomportementaux (perte d’équilibre chez les insectes pollinisateurs) et les modifications des caractères impliqués dans la reproduction, la survie et l’adaptation au milieu.
Par exemple, dans les années 1980, des extinctions en masse ont été observées chez les mollusques des zones portuaires marines. C'est une substance chimique utilisée dans la composition des peintures appliquées aux carènes des bateaux, le TBT, qui a été mis en cause. De même, le DDT, un insecticide aujourd'hui interdit en France, a entraîné une réduction significative de la taille du pénis des alligators du lac Apopka (Floride) suite à un déversement accidentel de l'insecticide dans le lac *1.
Plusieurs études *2 révèlent également que la féminisation des poissons proviendrait de l'exposition aux PE. Ainsi, en 2006, une étude anglaise (Gross-Sorokin et al.) a étudié les effets anatomiques dues à la perturbation endocrinienne chez les poissons dansune cinquantaine de sites contaminés. Cette étude a montré qu'un tiers des mâles présentaient un phénotype intermédiaire entre mâles et femelles. Chez les poissons les plus touchés, les spermatozoïdes montraient même une diminution de 50 à 75% de leur mobilité. Les oiseaux aussi sont touchés puisque l'exposition aux PE pourrait altérer la reproduction et le comportement chez les adultes et auraient des répercutions sur le développement des jeunes oiseaux *3.
La dispersion de perturbateurs endocriniens est l'un des aspects trop négligés de la crise des déchets. De nombreux additifs PE des plastiques, comme le bisphénol A et les phtalates, contaminent les océans à partir des milliards de particules plastiques flottantes qui supplantent peu à peu le plancton en début de chaîne alimentaire. De tels PE se retrouvent également dans les jus de décharge, faute de tri sélectif à la source, ou dans les effluents ou les boues de station d'épuration qui contiennent aussi des résidus pharmaceutiques et médicamenteux à caractère PE.
D'autres PE, encore plus dangereux parce qu'ils sont persistants et bioaccumulables, sont générés par les incinérateurs ou le pseudo-recyclage des e-déchets : PCB, dioxines chlorées et/ou bromées, métaux lourds (mercure, plomb), etc. C'est pourquoi il est aujourd'hui nécessaire de mettre en place des mesures de réduction des pollutions à la source (dont la réduction de l'usage des pesticides) et des mesures appropriées de traitement des effluents urbains et industriels et de gestion des déchets vecteurs ou précurseurs de PE, afin de réduire les pollutions et l'exposition de la biodiversité en posant comme 1er objectif, la reconquête de la qualité écologique des cours d'eau.