La catastrophe de Fukushima, après celle de Tchernobyl, n'a fait que confirmer ce que tout le monde ou presque pouvait imaginer : le nucléaire, technologie à risque, ne peut être maîtrisé. Malgré les dénégations des promoteurs de cette technologie, le nucléaire est une énergie dangereuse. Nul ne peut sérieusement faire abstraction d'une telle menace, d'autant que les effets d'une catastrophe sont irréversibles dans le temps et dans l'espace. Il est désormais nécessaire de tirer les enseignements de ce nouveau drame.

Une trentaine de pays dans le monde utilisent le nucléaire pour produire leur électricité. Sur cette trentaine de pays, trois concentrent à eux-seuls 50% des capacités de production nucléaire mondiales : les Etats-Unis, la France et le Japon. Parmi ce trio, le Japon a implicitement décidé de sortir du nucléaire en renonçant à remettre en fonctionnement 46 de ses 54 réacteurs. Un an après le début de la catastrophe de Fukushima, l’Allemagne, l’Italie, la Suisse et la Belgique ont décidé de sortir du nucléaire. Mieux, l’Agence Internationale de l’Energie estime qu’à l’horizon 2030, la part mondiale du nucléaire dans l’énergie finale consommée passera de 3% à 1,8%. Le nucléaire est une exception en voie de disparition.

Contre vents et marées, la France continue néanmoins à faire cavalier seul en relançant la construction de nouveaux réacteurs EPR prétendument plus sûrs tout en prolongeant l’activité de 58 réacteurs, assurément de moins en moins sûrs ! Entre privatisation larvée et vieillissement des installations nucléaires, notre pays demeure prisonnier du dogme nucléariste et ce quel qu’en soit le coût pour les générations futures.

A l’approche de l’élection présidentielle, le débat sur l’avenir énergétique de la France peine pourtant à dépasser la caricature et l’outrance. C'est la raison pour laquelle nous devons, toutes et tous, nous astreindre à fissurer le pseudo consensus national entourant le développement de la filière nucléaire. L'élection présidentielle nous offre enfin l'occasion d’engager le débat sur l'opportunité d'une sortie du nucléaire. Nécessaire et indispensable !