Nouvelles autoroutes : Une priorité à droite !

Homme d'affaire et cravate autoroute

Pour faire bonne figure, l'Etat annonce ne consacrer « que » 4,5 % des investissements en matière d'infrastructures de transport au futur réseau autoroutier, soit 7,4 milliards d'euros. Or, cette somme est manifestement sous-évaluée et devrait avoisiner au moins les 11 à 12 milliards ! En période de pénurie budgétaire, ces largesses ne laissent pas d'étonner. Economiquement, l'équilibre budgétaire est atteint au prix d'une surévaluation des prévisions de trafic qui peut atteindre 50 % du trafic réel ! Généralement, les collectivités locales sont appelées ensuite à l'aide afin d'éponger les déficits structurels !

Selon les dernières statistiques du ministère de l'Ecologie, le trafic routier ne cesse de diminuer (- 0,5 % au premier trimestre 2010), faisant suite au renchérissement inéluctable du coût du pétrole. La construction de nouvelles infrastructures ne se justifie aucunement par une augmentation du nombre d'automobiles en circulation ! Par contre, en roulant à 130 km/h au lieu de 110 km/h, les vitesses autorisées par ce type d'infrastructures autoroutières induisent une augmentation significative (+ 14 %) des consommations de carburant ! Nuisances sonores, émissions de polluants de proximité de toutes sortes, déménagement du territoire vers les grands centres urbains, inéquité sociale. s'ajoutent au bilan négatif de ces infrastructures autoroutières. Enfin, une étude menée pour le compte du ministère de l'Agriculture indique qu'entre 2006 et 2009, les espaces artificialisés ont progressé de 1,9 % par an, pour représenter 9 % du territoire en 2009. L'avancée des sols artificialisés semble s'accélérer sur les dernières années, souligne l'étude, alors que les autres espaces, agricoles et naturels, perdent 236 hectares par jour. Paradoxalement, c'est donc le ministère de l'Ecologie qui adopte des mesures que le ministère de l'Agriculture déplore ! En matière de rupture écologique, tout est affaire de cohérence... Mais la particularité du réseau autoroutier est qu'il crée une fragmentation des milieux écologiques, limitant ainsi le brassage des espèces naturelles, fragilisant une fois encore les grands équilibres biologiques. En contradiction évidente avec l'objectif affiché de la création d'un réseau de grands axes dit « trame verte et bleue » recréant une continuité et une homogénéité écologique, l'Etat, en projetant de construire 19 nouvelles autoroutes, opte au contraire pour la réalisation d'une trame grise qui viendra s'ajouter à celle déjà existante !

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