Pourquoi cette campagne ?

Avec 58 réacteurs nucléaires, la France compte un septième des réacteurs actuellement en fonctionnement dans le monde. Moins de 30 pays disposent de réacteurs nucléaires. Sur la planète, cette source d'énergie ne représente qu'à peine 3% de l'énergie finale consommée et baisse d'année en année. Malgré la énième catastrophe « impossible » de Fukushima, la France n'a pas changé d'un iota sa politique énergétique.

Sur les 58 réacteurs français, 21 ont plus de 30 ans et auraient déjà du faire l'objet d'un arrêt. L'âge moyen du parc nucléaire est de 27 ans. Malgré les réserves de plus en plus marquées de l’Autorité de Sureté Nucléaire, EDF semble prêt à tout pour obtenir une décision visant à prolonger la durée de vie des réacteurs et ainsi repousser à plus tard un démantèlement coûteux. Mais parce que trop n'est jamais assez, le lobby nucléaire est déjà en train de fourbir ses armes afin d'obtenir une prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires à 50 ans... tout en évoquant déjà un arrêt (définitif ?) à 60 ans. A moins que... à moins qu’une catastrophe ne vienne écourter ces folles hypothèses !

En effet, le nombre d’accidents se multiplie d'année en année. Entre la fin des années 90 et aujourd’hui, le nombre d’incidents est passé de 300 à près de 900 ! Selon un rapport de l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN) rapporté par le journal TerraEco, « Il apparaît que les mécanismes de vieillissement sont à l’origine d’une part importante des événements ayant conduit à des défaillances matérielles. Celles-ci peuvent être difficiles à détecter et avoir des conséquences significatives ».

Pire, la privatisation larvée du secteur énergétique amène l'opérateur historique à compresser les coûts et reporter certains investissements. De fait, la course aux profits se réalise au détriment de la sécurité des biens et des personnes. Les travailleurs du nucléaire que certains n'hésitent plus à appeler de la « viande à rems » tellement ils sont exposés aux radiations, souffrent dans leur chair de cette option libérale. La cascade  d’intermédiaires et l’intervention d’intérimaires, véritables soutiers du nucléaire créent de fait les conditions d'un nucléaire « low cost » où la sécurité est une variable d'ajustement comme une autre. Enfin, dans les années à venir, une part conséquente des salariés du nucléaire va partir à la retraite; départ se traduisant nécessairement par une perte importante de « savoir-faire », essentiel à l'heure du démantèlement, déterminant en cas de crises majeures.

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