La France fait pâle figure en ce qui concerne le solaire et les énergies renouvelables. Après avoir fait montre d’une ambition suspecte durant le Grenelle de l’environnement, les parlementaires ont multiplié des amendements anti-éoliens tout en durcissant l’accès aux aides au solaire photovoltaïque. Bien que les objectifs fixés à la France soient peu ambitieux, il est à craindre que notre pays ne les atteigne même pas. La décision immédiate de sortie du nucléaire doit entraîner une dynamique bénéficiant aux énergies renouvelables. Ce secteur, potentiellement créateur de plusieurs centaines de milliers d’emplois, doit pouvoir compter sur le soutien durable de l’État.

L’éolien a le vent en poupe… en Espagne, en Allemagne, au Danemark, mais pas en France ! Notre pays a pourtant le second potentiel éolien en Europe et bénéficie de trois grands régimes de vent, réduisant ainsi les effets de l’intermittence. Selon le scénario NégaWatt, il est possible de porter la production d’électricité d’origine éolienne à 137 TWh, soit l’équivalent d’une vingtaine de réacteurs nucléaires ! Côté solaire, la France dispose du cinquième gisement d’Europe. Le photovoltaïque viendrait en appoint avec une production évaluée à 65,2 TWh, soit tout de même 9 réacteurs !

Les objectifs fixés par la France en matière d’énergies renouvelables d’ici à 2020 sont déjà atteints par certains pays. Les retards accumulés par la France doivent être comblés et de nouveaux objectifs plus ambitieux adoptés. Notre rapport à l'énergie doit changer et pour ce faire, toutes les énergies alternatives doivent être mises à contribution, du bois-énergie à l’éolien, en passant par le solaire thermique, le solaire photovoltaïque, la cogénération et les réseaux de chaleur, la géothermie, le biogaz, l’hydroélectricité…