Nucléaire : Par ici la sortie !


Le nucléaire et la bougie

Le programme électronucléaire français fait l’objet d’un traitement de faveur de la part des décideurs politiques. D’après eux, cette source d’énergie assurerait l’indépendance énergétique de notre pays, serait peu coûteuse et serait sans danger. Mais 100 % de l’uranium utilisé est importé (du Niger, du Canada, de l’Australie…) ! Le prix de l’électricité est appelé à augmenter significativement et les accidents à répétition des réacteurs nous démontrent le peu de sérieux des analyses produites pour les besoins de la cause… Face à ces mensonges, il est grand temps de poser la question de l’avenir de cette source d’énergie.

Une décision immédiate de sortie du nucléaire signerait la fin d'une histoire franco-française, mais serait également un acte fondateur, déclencheur. Elle nous obligerait à penser l'avenir énergétique de la France dans un contexte européen plus favorable. Face à la triple contrainte du dérèglement climatique, de l’épuisement du pétrole et du risque nucléaire, la voie est étroite mais les solutions multiples. Face au centralisme radioactif, les options du futur passent par un bouquet d'énergies décentralisées tenant compte des spécificités locales.

Au-delà des faux-semblants colportés par les apôtres du nucléaire, cette énergie n'est pas seulement dangereuse mais coûteuse. Que l'électricité payée par le consommateur soit peu chère veut simplement dire qu'un certain nombre de coûts sont cachés ou sont externalisés et payés par d'autres : ainsi, le démantèlement des centrales et la gestion des déchets (par les générations futures) ; le financement de la recherche et développement (sur crédits publics) ; la stérilisation de milliers de kilomètres carrés ou les conséquences sur la santé des victimes des expositions radioactives (par qui, au fait ?) De source officielle, la catastrophe de Tchernobyl a déjà coûté entre 500 milliards de dollars hors coûts de santé (selon l’ONU), et plus de 1 000 milliards tout compris (selon le gouvernement ukrainien). En France, la responsabilité assurantielle de l’exploitant est limitée à 91 millions d’euros en cas de catastrophe nucléaire ! Au-delà de cette somme, ce serait l’État (donc nous) qui assumerait les conséquences financières d’un accident majeur !

Par ailleurs, le coût de maintenance des réacteurs vieillissants et de la construction de nouveaux réacteurs financés sera tôt ou tard répercuté sur le client final ! Rien que pour le démantèlement des vieux réacteurs, EDF semble avoir provisionné une trentaine de milliards d'euros pour 58 réacteurs là où la Grande-Bretagne aurait mobilisé plus de 130 milliards... pour 30 réacteurs !

L'électricité à moindre prix est une vue de l'esprit. Les augmentations successives auxquelles nous assistons ne sont que des signaux nous ramenant au « juste prix » du nucléaire. Le nucléaire est donc bel et bien une technologie complexe, dangereuse, centralisée et coûteuse. Toutes ces raisons amènent les responsables d'EDF à envisager une augmentation de 30 % des tarifs de l'électricité. L'heure de vérité du prix de l’électricité nucléaire approche et clients, contribuables et générations futures vont être appelés à la rescousse pour éponger les dettes accumulées par le nucléaire !

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