Introduction


Malgré la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon, la France s’entête dans un choix énergétique inacceptable. Avec 58 réacteurs produisant 78% de l’électricité française, notre pays est de loin le plus nucléarisé au monde. Pourtant, seuls 34 pays ont fait ce choix lourd de conséquences et la moitié des pays européens s’en passent très bien ! Nombre d’Etats, comme la Suisse, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Allemagne, la Chine réinterrogent l’option nucléaire. Mais pas la France ! Or, selon un récent sondage, 71 % des Français expriment le souhait d’une sortie progressive du nucléaire. Le poids du lobby semble donc pour l’heure plus fort que l’aspiration des Français à d’autres choix énergétiques.

En mettant tous nos œufs dans le même panier radioactif, nous nous rendons dépendants d’une technologie faillible, inadaptée, coûteuse et dangereuse. En cas de catastrophe toujours possible, nous serions tout à la fois obligés d’opérer une transition énergétique dans une urgence jamais souhaitable et de gérer les conséquences d’une crise écologique et sanitaire de grande ampleur.

Or, le risque d’une catastrophe ne peut jamais être totalement exclu, même en France, même avec les certitudes des techniciens du corps des Mines. Le vieillissement des réacteurs, dont certains ont dépassé les 30 ans d’âge (!), allié à la libéralisation du secteur de l’énergie entraîne un risque accru qui ne peut être raisonnablement écarté. Devons-nous attendre que la catastrophe arrive pour prendre les décisions courageuses qui s’imposent ?

Le gaspillage énergétique, organisé notamment par l'Etat et EDF et reposant sur une énergie abondante et en apparence peu chère, a pour effet d’entraîner une insécurité écologique dont il faut sortir. Ce modèle énergivore, qui produit tout à la fois émissions de gaz à effet de serre et rejets de radionucléides, vacille. Il ne s’agit pas de choisir entre la peste nucléaire et le choléra climatique mais d’opter pour une transition énergétique qui considère que l’énergie la moins polluante est celle que l’on ne consomme pas.

Des solutions existent. La sobriété et l’efficacité énergétiques, alliées au développement des énergies renouvelables peuvent nous permettre d'opérer cette transition nécessaire. Celle-ci ne se fera pas sans changements profonds, mais il est plus que temps d’admettre que le nucléaire n’est pas une solution d’avenir. Il faut exiger tout de suite la décision politique de sortir du nucléaire !

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