L'agriculture biologique, c'est quoi ?

Un agro-éco-système

L’agriculture biologique vise à intégrer les productions agricoles dans leur milieu naturel et à revenir aux bases de l’agronomie (vie du sol, cycles des éléments, préservation des ressources…). Elle considère une ferme ou une exploitation agricole comme « un organisme aux nombreuses interactions réciproques »*. Ces relations impliquent aussi bien les conditions naturelles du milieu et les écosystèmes sauvages environnants que le contexte économique et social, ou que les choix techniques et commerciaux des agriculteurs.

Ainsi la bio ne se définit pas seulement par l’interdiction des produits chimiques de synthèse. Cette dernière est un moyen que se sont donné les acteurs bio (agriculteurs et entreprises) pour atteindre les objectifs présentés ici.

* E. Pfeiffer, La fécondité de la terre, 1937.

L'Agriculture biologique, c'est quoi ?

Une autonomie technique et économique

L’agriculture biologique vise notamment à rendre les agriculteurs maîtres de leurs choix, ce qui s’appelle l’autonomie (à ne pas confondre avec l’autarcie : toute ferme est un milieu ouvert, tant d’un point de vue environnemental qu’économique).

L’autonomie technique consiste à ne pas dépendre d’importation d’aliment du bétail, de semences standardisées ou d’engrais pétrochimiques, grâce à l’organisation d’un système de cultures et d’élevage complémentaires dans l’espace et dans le temps. L’autonomie économique consiste à organiser des filières commerciales les plus « courtes » possibles, c’est-à-dire en réduisant le nombre d’intermédiaires et en rapprochant l’agriculteur des consommateurs. « Bio et local, c'est l'idéal ».

Une excellence environnementale et sanitaire

Les techniques bio (rotation des cultures, restauration des haies, suppression des produits chimiques de synthèse, lutte biologique…) ont des effets positifs directs et très sensibles* sur :

  • la qualité de l’eau,
  • la fertilité naturelle du sol (vie microbienne et structure du sol),
  • la biodiversité sauvage (flore, insectes, vers de terre, papillons, oiseaux, petits mammifères, batraciens…), en particulier les abeilles et autres pollinisateurs,
  • la biodiversité domestique (cultures et animaux adaptés au milieu),
  • l’efficacité énergétique et l’effet de serre (100 kg d’azote chimique sur un hectare contribuent autant à l’effet de serre que 10 000 km en voiture** ),
  • le bien-être animal,
  • la santé des consommateurs mais aussi des agriculteurs et des usagers de l'espace rural.

Même si aucune technique ne peut prétendre à la perfection environnementale, la bio est actuellement la plus aboutie et la plus efficace en ce sens. Elle est la seule à offrir une garantie du sol à la table : chaque acteur des filières bio est contrôlé une à trois fois par an.

* Hole et al., « Does organic farming benefit biodiversity ? », in Biological Conservation n° 122, pp. 113-130, 2005 ; Fleury Philippe et al., Agriculture biologique et environnement, des enjeux convergents, Éducagri Éditions, 2011.

** Sources : inventaire national CITEPA et guide GES’TIM.

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