L'agriculture biologique : réponses à l'enjeu alimentaire

La bio, une agriculture à forts rendements !

Si la bio produit souvent moins par travailleur (notion de « productivité »), elle peut produire énormément par hectare (« intensivité »). L’agriculture biologique nécessite plus de main-d’oeuvre que l’agriculture chimique : cette caractéristique n’est pas un défaut mais un atout, dans un monde marqué par un chômage de masse. Les anciens paysans sans-terre brésiliens massés dans des favelas préfèreraient retrouver un emploi agricole !

Mais la bio n’est pas forcément une agriculture « extensive ». Un hectare de maraîchage bio européen, qui produit entre 15 et 30 tonnes de matière consommable par an, est bien plus intensif qu’un hectare de blé conventionnel, qui atteint exceptionnellement 9 à 12 tonnes. Les cultures associées de plantes adaptées au milieu permettent de meilleurs rendements que les monocultures de variétés standardisées. Or, les techniques biologiques sont les plus à même d’améliorer les rendements des cultures associées.

L'Agriculture Biologique : réponses à l'enjeux alimentaire

La bio peut largement nourrir l’humanité

La généralisation de l’agriculture conventionnelle est une aberration agronomique. Les monocultures chimiques et mécanisées ne sont (relativement) performantes que dans des milieux stables au climat régulier.

Sur l’essentiel de la planète, l’instabilité climatique est structurelle… et les cultures conventionnelles n’atteignent leurs objectifs qu’un an sur trois voire sur cinq. Le remplacement des cultures associées par les monocultures chimiques et les OGM a conduit à dégrader à terme l’alimentation mondiale : la « révolution verte » lancéedans les années 60-70 est un échec patent.

Non seulement l’agriculture biologique permet d’optimiser les cultures associées en sécurisant des rendements réguliers, mais elle améliore en outre l’emploi rural, et par conséquent l’accès des plus pauvres à la nourriture. Elle est plus résiliente (elle s’adapte mieux aux incidents et aux changements climatiques à venir) et permet une alimentation plus riche et variée*.

Développer l’agriculture biologique ici et au Sud via un commerce équitable militant relève d’une démarche de solidarité mondiale et de souveraineté alimentaire.

* Jacques Caplat, « L’agriculture bio peut-elle nourrir l’humanité ? », in ÉcoRev n°35, 2010.

Diffuser cet article :

Agir Pour l'Environnement - 2 rue du Nord - 75018 Paris - Tel : 01.40.31.02.37