La bio : une cause d'intérêt général

La bio ne coûte pas plus cher pour la collectivité !

Le surcoût apparent des produits bio est la conséquence de politiques agricoles inadaptées, qui ne prennent pas en compte les coûts environnementaux, sanitaires et sociaux. Une étude récente* prouve que la dépollution de l’eau coûte entre 800 et 2 400 € par hectare, soit beaucoup plus cher que l’agriculture bio.

Un exemple illustre bien le caractère illusoire du surcoût de la bio. La ville de Munich a décidé en 1991 de convertir son bassin versant en bio. Rapportées à la consommation d’eau de la ville, l’ensemble des aides attribuées aux agriculteurs pour les inciter à pratiquer la bio s’élève à 0,01 €le mètre-cube. Or, la simple dénitrification de l’eau en France s’élève à plus de 0,28 € le mètre-cube**.

Ainsi, le soutien aux agriculteurs bio coûte 28 fois moins cher que la dépollution de l’eau !

Il en est de même pour les soins des longues maladies provoquées par l'exposition aux pesticides, ou pour les coûts de main-d’oeuvre qui découlent d’une fiscalité favorable à la mécanisation et défavorable à l’emploi salarié : il s’agit là de choix politiques réversibles.

* Commissariat général au développement durable, « Coûts des principales pollutions agricoles de l’eau », in Études et documents - Numéro 52 - septembre 2011.

** Sources : Solagro et brochure « L’agriculture biologique : un outil efficace et économe pour protéger les ressources en eau ».

J'aime la bio

La bio est un moteur pour toute l’agriculture

Une politique forte en faveur de la bio ne signifie pas l’abandon des agriculteurs conventionnels. Bien au contraire, la banalisation des techniques bio est profitable à tous les agriculteurs. Elle les aide à progresser vers une meilleure prise en compte de l’environnement et des attentes citoyennes, souvent avec le soutien de groupes CIVAM* et des réseaux d'éducation populaire.

La lutte biologique, la restauration de la fertilité naturelle des sols, la rotation des cultures, l'utilisation de variétés et races adaptées au milieu… sont autant de techniques qui bénéficient à tous les modes de production. Un euro investi dans la recherche biologique profite à tous les agriculteurs, alors qu’un euro investi dans la recherche conventionnelle ne profite qu’aux systèmes conventionnels.

De même, l’organisation de filières économiques capables de valoriser l’ensemble des productions des fermes bio permet de créer des organisations commerciales souples et adaptables, qui redynamisent l’ensemble de l’économie agricole locale.

La Suisse est un exemple éclairant. En faisant de la bio l’horizon de son agriculture, elle n’a pas stigmatisé les agriculteurs conventionnels, mais les a incité à s’améliorer : plus de 80 % des agriculteurs suisses pratiquent désormais l’agriculture intégrée (qui combine les techniques bio et un recours exceptionnel et limité aux produits chimiques).

*Centres d'Initiatives pour Valoriser l'Agriculture et le Milieu rural.

Diffuser cet article :

Agir Pour l'Environnement - 2 rue du Nord - 75018 Paris - Tel : 01.40.31.02.37