Trop, c'est trop !

Tous les jours je lave mon cerveau avec la pub

Pour qui utilise le métropolitain parisien, la publicité fait partie du « décor ». C’est d’ailleurs pratiquement LE seul « décor ». La convention d’occupation liant la RATP à MétroBus (filiale de Publicis et JCDecaux) précise qu’il est possible d’installer 80.000 panneaux de publicité dans les couloirs du métro, sur le mobilier extérieur (bouches de métro, abris d’autobus, etc.) et sur les bus franciliens, soit une superficie égale à celle du cimetière du Père Lachaise !

Alors que la ville lumière se targue d’un patrimoine inestimable accueillant chaque année 29 millions de touristes, le métro est en quelque sorte un espace « hors sol » dans lequel, sauf exceptions, rien ne différencie une station de métro d’une autre. Par leur répétitivité et leur format démesuré (jusqu’à 12 m² par panneau, soit 192 m² par station !), les supports publicitaires sont avant tout une agression visuelle, détériorant l’esthétique d’un métro qui n’est plus qu’une accumulation de messages racoleurs. Ce nivellement par le bas fait de ce transport en commun un moyen de déplacement « faute de mieux ». Alors qu’un effort particulier est entrepris pour valoriser l’esthétique « art nouveau » des bouches de métro, la multiplication de panneaux de publicité assénant un message agressif et répétitif réduit à néant toute tentative de réinscrire le métro dans son histoire et sa culture.

Délibérément et sous la pression des publicitaires, le métro se résume, pour des millions de Franciliens, à un espace de transit inesthétique. Pour les millions de touristes qui décident de visiter la capitale française, la première vue de Paris est généralement un métro qui est de loin le plus saturé de publicité au monde.

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