7. Zones sans pesticides : c'est possible !

Malgré l'immobilisme de l’État et l'inefficacité du plan « Écophyto 2018 » sur la réduction de l'utilisation des pesticides, de nombreuses bonnes pratiques et alternatives se développent. Elles sont notamment promues chaque année lors de la Semaine pour les alternatives aux pesticides qui a lieu dans toute la France ainsi que dans d’autres pays d’Europe et d’Afrique du 20 au 30 mars.

Zone sans Pesticides

Plusieurs collectivités se sont par exemple déjà engagées à gérer leurs espaces verts de manière durable. À Paris, ce sont 82 jardins, parcs et squares sur les 480, qui sont labellisés « zéro phyto » par un organisme indépendant. Des méthodes alternatives ont été préférées aux produits chimiques, ce qui favorise la biodiversité et a permis de baisser de 90 % en 15 ans les quantités de pesticides achetées. De même, à Rennes, l'usage des pesticides a été réduit de 92 % en 10 ans et de nombreuses communes bretonnes se passent même complètement de la béquille chimique.

En agriculture, l’usage des pesticides n’est pas une fatalité, mais un choix technique intimement lié à la surmécanisation et aux semences industrielles standard. D’autres voies agronomiques sont possibles, basées sur des variétés mieux adaptées au milieu, la lutte biologique (utilisation des prédateurs naturels des parasites), les cultures associées, la reconstitution d’agroécosystèmes capables de réguler les maladies, la rotation des cultures (pour éviter la concentration progressive des maladies et parasites adaptés à une culture donnée), etc.

La transition vers ces alternatives peut s’articuler en plusieurs étapes, qui n’ont de sens que si elles sont bien conçues comme une progression (et n’encouragent pas les agriculteurs à s’arrêter à la première) :

Dans un premier temps, il est bien sûr possible de remplacer les pesticides par des traitements naturels (utilisation des « préparations naturelles peu préoccupantes », ou PNPP, comme le purin d’ortie ou de prêle), qui ont fait leurs preuves depuis des siècles en France ou dans d’autres régions du monde. Ces solutions doivent être légalement reconnues et bénéficier de programmes de recherche.

Dans un deuxième temps, les agriculteurs doivent apprendre à réorganiser l’agronomie de leurs fermes pour éviter le recours aux traitements. La réimplantation d’arbres, de haies ou de bandes enherbées permet de réguler les parasites des cultures sans aucun besoin de produits chimiques. De bonnes rotations (successions de cultures différentes) est essentielle, et peut être améliorée par la pratique des cultures associées (plusieurs cultures en même temps sur une parcelle). Il est impératif de redonner toute leur place aux variétés végétales et aux races animales locales, évolutives et adaptées aux milieux (semences paysannes...).

Enfin, la combinaison optimale de ces techniques alternatives, qui permet d’obtenir les meilleurs résultats et la meilleure stabilité technique, est l'agriculture biologique. Cette dernière présente l’avantage d'avoir des effets positifs à la fois sur la qualité de l'eau, la fertilité naturelle du sol, la biodiversité sauvage et domestique (en particulier les abeilles), la santé des consommateurs et des agriculteurs – et de revaloriser le métier d’agriculteur en recréant un lien et un respect entre paysans et consommateurs.


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