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Pour éliminer toute concurrence, les lois semencières (catalogue commun des variétés obligatoires) et de protection de la propriété intellectuelle (brevet, COV ) ont rendu illégales les centaines de milliers de variétés paysannes en interdisant les échanges de semences entre paysans et leur reproduction à la ferme. Alors que les variétés améliorées sont toutes issues de variétés « découvertes » dans les champs des paysans au fil des siècles, ce sont paradoxalement les paysans ressemant une partie de leur récolte qui sont désormais accusés de « contrefaçon » ! Au Nord, les variétés paysannes ont ainsi disparu des champs ; au Sud, elles sont de plus en plus menacées. Elles ont été collectées puis enfermées dans des banques de « ressources phytogénétiques » : elles ne sont cependant conservées que provisoirement car, sorties de leur cadre naturel, elles ne se renouvellent plus et dépérissent inévitablement. Conservée uniquement dans les banques de gènes, la biodiversité meurt. Elle ne peut survivre que si elle est aussi cultivée et renouvelée dans les champs.
Ces lois conduisent à un appauvrissement considérable du nombre de variétés utilisées : alors qu’il existe 4 000 à 5 000 variétés de pommes rien qu’en France, seules 3 variétés représentent plus de 80 % des pommes cultivées et commercialisées !