Variétés « améliorées », variétés « paysannes » : kesako ?

Actuellement, la quasi-totalité des semences utilisées par les agriculteurs sont achetées chaque année à leur coopérative, leur semencier ou leur pépiniériste : elles appartiennent à un nombre limité de variétés « commerciales », souvent dites « variétés améliorées » pour mieux s’adapter aux engrais chimiques et à la mécanisation des monocultures. La plupart d’entre elles ne sont plus reproductibles à long terme, ce qui est un cul-de-sac pour la biodiversité.

Environ un cultivateur de céréales sur deux ressème deux ans sur trois le grain récolté à partir de semences certifiées achetées au préalable : on parle alors de « semences fermières », car s’il y a bien réutilisation de semences à la ferme, il n’y a pas de travail d’évolution ni de sélection, et l’agriculteur doit régulièrement racheter ses variétés (non sélectionnées, elles « dégénèrent » après plusieurs re-semis).

Mais un réseau de paysans fait de nouveau un véritable travail de conservation et de sélection collective permettant de faire vivre de manière totalement autonome leurs propres variétés. Il peut s’agir soit de maintenir en vie des variétés anciennes en les faisant co-évoluer lentement avec leur milieu, soit de les adapter à des choix techniques, commerciaux, environnementaux ou esthétiques par une authentique sélection : il y a alors création progressive de nouvelles variétés, chacune étant adaptée à un terroir et/ou à des techniques. Ce sont les variétés « paysannes ». Parce qu’elles sont sélectionnées en ressemant ou en replantant une partie de la récolte, les variétés paysannes sont toutes reproductibles Une semence reproductible renouvelle et augmente la biodiversité chaque fois qu’elle est cultivée.

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