Mieux informer les consommateurs

Pour faire le choix de la sobriété, un consommateur doit pouvoir disposer d'une information claire, lisible et objective. En 2011 le secteur automobile-transport a dépensé 2,833 milliards d’euros en publicités. Tant en matière de consommation réelle qu'en matière de coût de fonctionnement, les constructeurs automobiles ont trop souvent recours à des « informations » dont le caractère publicitaire échappe aux consommateurs.

Prix de pétrole - Pic d'Hubert

C'est ainsi que l'affichage d'une consommation théorique de carburant ne reflète que très imparfaitement la consommation réelle. Les cycles normalisés doivent être revus afin de tenir compte des surconsommations liées par exemple à l'utilisation de la climatisation ou à l'usure du véhicule. Un automobiliste peut avoir la mauvaise surprise de constater une consommation supérieure de 20 % à la consommation théorique affichée.

L'autonomie des véhicules électriques doit également tenir compte du chauffage et du dégivrage de l'habitacle, des phares ou encore des essuie-glaces, ce qui n'est actuellement pas le cas. En prenant en compte ces « accessoires », l’autonomie d’un véhicule électrique peut être réduite de moitié ! Le fait de minorer les consommations de carburant et émissions de CO2 a également pour effet d'amener l'État à soutenir financièrement (au travers du bonus) des véhicules qui ne devraient pas faire l'objet d'une incitation fiscale et permettre à certains constructeurs d'échapper au malus. Le bonus ne doit pas être un soutien déguisé à l’industrie automobile.

Retrouver, sur une publicité, l'information relative aux consommations des carburants s'apparente parfois à une véritable chasse au trésor. Un règlement européen impose pourtant aux publicitaires d'inscrire ces données essentielles en recourant à des caractères de même taille que ceux utilisés pour le prix du véhicule. Les publicités pour les véhicules énergivores doivent clairement et lisiblement afficher « VEHICULE SOUMIS AU MALUS ». Cette information, inscrite en rouge sur fond blanc doit être de taille proportionnelle au niveau d’émission de CO2 du véhicule promu (10 % de la surface publicitaire de 141 à 150 g, 20 % de 151 à 155g…).

Enfin, le consommateur doit pouvoir disposer d’une information complète sur le coût en carburant. Un prix attractif à l’achat peut parfois cacher un coût prohibitif à l’usage. Entre un véhicule ne consommant « que » 3 l/100 km et une automobile engloutissant 8 l/100 km, la différence de coût en matière de carburant s’élève à plus de 15 000 euros ! Souvent, « écologie » rime avec « économie ». Le gouvernement doit imposer par voie réglementaire la transparence des coûts afin d’éclairer le choix des consommateurs.

Diffuser cet article :

Agir Pour l'Environnement - 2 rue du Nord - 75018 Paris - Tel : 01.40.31.02.37