1. ÉLEVAGE INDUSTRIEL : De la maltraitance... à la malbouffe.

Selon la FAO et l’OCDE (1), d'ici à 2050, la production de viande pourrait encore doubler, avec une explosion supplémentaire de l'élevage industriel et hors-sol, si nous ne réagissons pas maintenant !

Elévage industriel, en finir avec la souffrance animale !

De la maltraitance...

Les conditions d’élevage sont telles que la maltraitance animale est une norme non écrite. Tout l’objet de l’industrie agroalimentaire n’est pas de prendre en compte le bien-être animal ou les intérêts de l'éleveur, mais de maximiser les profits. Parqués dans de vastes hangars, les animaux ne peuvent que survivre dans un état de stress permanent.

En France, près de 80 % des 800 millions de poulets de chair sont élevés sans accès à l’extérieur ; environ 80 % des 47 millions de poules pondeuses et 99 % des 40 millions de lapins sont élevés en batterie de cages ; 90 % des 25 millions de cochons sont élevés sur caillebotis sans litière ni accès à l’extérieur (2).

Mais ces statistiques ne disent rien de la souffrance animale institutionnalisée. Dès le début de leur vie, des mutilations sont pratiquées pour « adapter » les animaux à la surpopulation des élevages ou au goût des consommateurs. Les becs des poulets sont amputés ; les pattes des canards sont dégriffées ; les poules pondeuses sont exposées à une lumière artificielle afin d’accroître les rendements ; la queue et les dents des cochons sont coupées... La liste est encore longue !

Parallèlement à ces pratiques, la recherche agronomique a fait évoluer les races animales vers une hyper-productivité au prix d'une véritable dégénérescence.

Par exemple, les muscles des poulets grandissent rapidement alors que la structure des pattes, du coeur et des poumons ne peut pas suivre ce même rythme. Cela engendre des problèmes cardiovasculaires, respiratoires et de locomotion. Si les bovins ont encore « la clef des champs », certains d’entre eux passent désormais l'essentiel de leur vie dans des parcs abrités, sans accès au pâturage. À l’instar de porcheries industrielles et élevages de volailles, on voit d’ailleurs apparaître des projets de méga-élevages laitiers.

Par-delà les conditions d’élevage, le transport et l’abattage posent également d’énormes problèmes en matière de bien-être animal. Si nous sommes ce que nous mangeons, l’élevage industriel doit clairement nous amener à réfléchir sur l’inhumanité d’une pratique « agricole » et à jeter un oeil critique sur nos pratiques et nos comportements vis-à-vis des animaux pour sortir de l'ère de l'animal-marchandise.

...à la malbouffe.

En à peine deux générations, la viande s’est invitée au menu de chaque repas. Les protéines animales, parées de toutes les vertus, sont désormais incontournables. Même si cette surconsommation de viande entraîne à la fois la malnutrition dans les pays du Sud - à qui l’on demande d’utiliser de vastes territoires agricoles pour cultiver les végétaux servant à nourrir nos animaux - et la malbouffe au Nord, il est encore difficile d’aborder de façon critique cette fausse normalité alimentaire. Mais les faits sont têtus : manger trop de viande est mauvais pour la santé.

La surconsommation de viande a pour effet d’augmenter la prévalence des affections suivantes :

  • cancers (côlon, prostate),
  • maladies cardio-vasculaires,
  • hypercholestérolémie,
  • obésité,
  • hypertension,
  • ostéoporose,
  • diabète (type 2),
  • altération des fonctions cognitives,
  • calculs biliaires,
  • polyarthrite rhumatoïde et autres (3).

De plus, l’élevage est en soi un facteur de risque pour notre santé. Les systèmes industriels de production créent les conditions idéales pour l’émergence et la propagation de nouveaux pathogènes.

Les systèmes modernes d’élevage concentrationnaire favorisent le développement de bactéries de type listeria, salmonelles, E. coli et de divers virus promoteurs de « grippes » en tout genre. Comme l’indique un rapport de la FAO, « il n’est pas surprenant que les trois quarts des nouveaux pathogènes ayant affecté les humains dans les dix dernières années proviennent des animaux ou des produits animaux ». Enfin, l'usage massif d'antibiotiques dans les élevages industriels est une cause inquiétante d'apparition de bactéries multirésistantes aux antibiotiques... avec pour conséquence de réduire les possibilités humaines de se soigner.

1 - FAO : Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture ; OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques

2 - Données ITAVI et INAPORC

3 - Reuters, « Manger moins de viande est bon pour le climat et pour la santé », L’Express.fr, challenges, 25 novembre 2009

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