4. De report en re-porc !

Dans ce contexte, le chemin que prend la France est pavé d’incohérences. En avril 2013, le Ministre de l’agriculture présentait un « Plan d’avenir de la filière porcine française », qui propose de dispenser d’enquête publique, d’étude d’impact, de consultation des conseils municipaux et des conseils départementaux d'hygiène, les installations produisant jusqu'à 5 000 porcs par an !

De report en re-porc !

En 2011, le gouvernement avait déjà assoupli par décret les normes d’épandage des effluents d’élevage, les augmentant de facto. Ces décisions sont en contradiction totale avec la volonté affichée de réduire les taux de nitrates dans les eaux et de lutter contre les algues vertes. Sous la pression du lobby de l'élevage industriel, la population sera privée de son droit d'exprimer un avis sur des projets qui la concernent directement. Cette « simplification » va accroître la défiance des riverains et engendrer des situations conflictuelles. Ainsi, des projets de porcherie industrielle comme celle d’Heuringhem (62) apparaissent. Le collectif Aives a réussi à faire exclure du plan d’épandage les zones situées à proximité des points de captage d’eau potable, soit 26 % de la surface totale ; mais la même quantité de lisier sera épandue sur une surface réduite de 26 %.

Chaque année, les 200 kg d’azote à l’hectare seront largement dépassées sur les surfaces recevant réellement le lisier !

Les actions curatives, coûteuses, ponctuelles et inefficaces pour combattre cette pollution ne sont que la conséquence d’une inaction préventive persistante.

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