L’élevage industriel et les abattoirs ne font pas seulement des victimes animales. Consommateurs ou riverains, nous sommes tous victimes de ce système. Les éleveurs et les abatteurs comptent aussi parmi les premières victimes directe.

L’élevage de porcs et de volailles est devenu une industrie : les éleveurs ne le sont plus et deviennent des simple exécutants au sein de leur propre exploitation. Les cadences infernales, les conditions sanitaires difficiles et la violence des gestes les rendent malades, physiquement et psychiquement. Leurs conditions de vie sont les mêmes que celles des animaux : enfermement dans les bâtiments, air vicié par les poussières et par les gaz, stress, maladies. Les mêmes causes ont inévitablement les mêmes effets : les pathologies respiratoires qui touchent les animaux touchent les travailleurs, éleveurs et salariés, mais aussi les vétérinaires : asthme, bronchite chronique.

Les abattoirs sont des lieux de travail oppressants, les conditions sont difficiles à supporter, la rotation des employés y est impressionnante, signe de mal-être important. Alcool, dépressions, accidents sont monnaie courante dans les abattoirs et les élevages (1).

Même si l'élevage d'herbivores (bovins, ovins, caprins) est souvent moins intensif, sa tendance au gigantisme est propice aux mêmes dérives. En particulier, l'absence d'autonomie fourragère conduit les élevages bovins industriels à subir de plein fouet la hausse des prix des céréales.

(1) - Jocelyne Porcher, Contagion de la souffrance entre travailleurs et animaux en production porcine industrielle, Courrier de l’environnement de l’INRA, mars 2010