La France compte 807 centres commerciaux s’étalant sur plus de 17 millions de m2. Parce que « trop n’est jamais assez », ce sont 77 nouvelles grandes surfaces qui pourraient sortir de terre l’année prochaine !

Situés en périphérie des villes, ces hypermarchés contribuent à transformer les entrées d’agglomérations en véritables cloaques urbains, alternant parkings et voies d’accés, publicités et enseignes lumineuses. Fruit d’un modèle né durant les 30 glorieuses, les centres commerciaux marquent une époque irrémédiablement révolue. Chaque aliment vendu en supermarché a parcouru en moyenne 2400 kilomètres, gaspillant de précieuses ressources pétrolières tout en contribuant à la catastrophe climatique ! L’artificialisation des terres agricoles se poursuit à un rythme soutenu. Parallèlement, 200 fermes disparaissent chaque semaine en France, hécatombe qui est aussi le résultat de décennies de pression publicitaire et d’un modèle privilégiant le tout voiture, le low-cost et le fastfood, la malbouffe et une misère agricole qui n’a que trop duré.

Comme si ce n’était pas suffisant, ces vastes zones commerciales s’étalent sans fin sur des terres agricoles

dont la valeur est insuffisamment reconnue au détriment de la vitalité des centres villes qui se meurent. La désertification des cœurs de ville est le pendant de l’artificialisation des terres agricoles.

Alors qu’un vaste mouvement de relocalisation de l’économie nait et prospère en renouant avec les vertus des circuits-courts, un moratoire sur l’extension et la création de nouveaux centres commerciaux doit être adopté afin de revoir les modalités conduisant à autoriser ce genre de projets incompatibles avec les grands enjeux climatiques, agricoles et alimentaires.